La diététiste Barb Leslie fait de la collaboration
son mode de fonctionnement depuis plus de dix ans. « [TRADUCTION] Seule
l’approche en équipe garantit des résultats de qualité; le patient en a
de plus en plus conscience, et c’est ce qu’il désire », confie-t-elle.
Mme Leslie participe
à un projet visant la création d’un centre de bien-être au Richmond
Hospital, à Richmond, en Colombie-Britannique. Ce projet mise sur une
approche axée sur la collectivité et facile d’accès en matière de soins
de santé primaires. Il consiste à permettre à une équipe de
professionnels composée de diététistes, de pharmaciens et de
travailleurs en santé mentale à allier leurs efforts à ceux de médecins
de famille pour traiter des maladies chroniques. Au besoin, il arrive
que l’hôpital élargisse la portée de son projet pour intégrer à son
équipe de base d’autres professionnels de la santé ainsi que des
représentants de services récréatifs municipaux, d’associations de lutte
contre la maladie et de groupes caritatifs – aspirant tous à de
meilleurs résultats au profit des patients.
Aux yeux de Mme
Leslie, comme à ceux des diététistes en général, l’idée de base est de
promouvoir le concept d’autogestion de la santé chez les patients. « Nos
patients souhaitent surtout acquérir les compétences requises pour bien
gérer leur état, sachant très bien qu’ils ne les trouveront pas toutes
dans une seule discipline. Aussi, l’approche de la collaboration est la
seule possible pour donner aux patients ce qu’ils veulent et ce dont ils
ont besoin – un traitement de qualité qui couvrira leurs besoins
fondamentaux. »
Les diététistes se sont
toujours efforcés d’établir des relations de coopération avec les autres
professionnels de la santé, selon Mme Leslie. « Nous savons
que les avantages d’une saine alimentation doivent s’insérer dans une
stratégie de traitement globale, mais il est arrivé, par le passé, que
la nutrition soit reléguée au deuxième rang ou ignorée. » Les choses ont
commencé à changer lorsqu’on s’est aperçu de l’impact lourd et sans
équivoque des comportements alimentaires nord-américains et de
l’augmentation des taux d’obésité.
Mme Leslie fixe à il
y a dix ans ses premiers efforts pour élargir le réseau de ses
partenaires dispensant des soins aux patients. Au début, la
confusion était grande, mais, évoque-t-elle, avec le temps, les professionnels
sont parvenus à faire un tri parmi leurs rôles et ont commencé à
respecter la contribution apportée par chacun. « Fait plus important
encore, nous avons assisté à une amélioration notable de la qualité; nos
patients se sentaient mieux servis et mieux informés quant à ce qu’ils
devaient faire. Notre satisfaction professionnelle s’en est trouvée
ragaillardie et nous avons ressenti plus d’enthousiasme au travail. Ça
compte. »
« Notre monde est complexe, et
très peu d’entre nous sentent de nos jours qu’ils détiennent toutes les
compétences requises pour assurer des soins de plus grande qualité aux
patients. Plus on sera nombreux à reconnaître dans la collaboration le
meilleur modèle pour dispenser des soins de santé, plus on assistera à
la multiplication des équipes et des réseaux œuvrant en collaboration. »
Heureuse des efforts déployés
pour accélérer l’adoption des approches favorisant la collaboration, Mme
Leslie fait remarquer que le programme de partenariat mis en œuvre par
la province pour gérer les maladies chroniques de concert avec les
médecins de famille (Partnering with Family Physicians in Chronic
Disease Management Program) l’a aidée à réaliser son projet. Ce
programme est également soutenu par le Fonds pour l’adaptation des soins
de santé de Santé Canada.
« Nous aurons besoin de plus de
fonds et de soutien pour réaliser cette vision », conclut-elle. « C’est
pourquoi l’Initiative ACIS est si importante. Mais il y a tant à faire
par les professionnels de la santé eux-mêmes – sonder, faire des
recherches, mettre à l’épreuve leurs propres idées, croire en leur
éventail de compétences et… faire le saut. Il suffit de faire quelques
appels pour constater très rapidement que l’intérêt est partagé par
beaucoup d’autres professionnels. »
La balise de la collaboration interdisciplinaire au Canada brille de tous ses feux du sud de l'Alberta, où il n'y a ni gratte-ciel, ni arbres, ni montagnes qui bloquent la vue. Taber est connue pour ses grands espaces, son excellent maïs et, maintenant, pour ses excellents soins de santé primaires. Il suffit de demander à ceux qui connaissent le coin et ils mentionnent d'emblée le projet de Taber.
>à
suivre